Pages Navigation Menu

Emmanuelle Polack

Portrait : l’historienne qui traque les œuvres spoliées par les Nazis

Portrait : l’historienne qui traque les œuvres spoliées par les Nazis

Il y a deux ans, le Louvre a confié à l’historienne Emmanuelle Polack une délicate mission : retrouver la provenance des milliers d’œuvres spoliées par les Nazis pendant la guerre, et abritées par le musée. Vanity Fair a rencontré cette franc-tireuse, qui se bat autant pour la mémoire des familles que pour faire toute la lumière sur cette période.

Sud de l’Espagne, à Malaga. Le soleil brille. Dans l’appartement de Mercedes Estrada, le téléphone fixe sonne assez rarement, mais, ce jour-là, la dame de 67 ans décroche, prête à éconduire un énième démarcheur commercial. Quand le nom de Georges Mandel est prononcé à l’autre bout du fil, sa surprise est tout sauf feinte. – Vous êtes bien la petite-fille de Georges Mandel, n’est-ce pas ? Mercedes hésite. Elle est, en effet, la descendante de l’homme d’État, juif et résistant, assassiné par la milice française en 1944 dans la forêt de Fontainebleau. Née huit ans après sa disparition, elle ne l’a jamais connu. Qui peut bien s’intéresser à elle ? – Oui, c’est moi. Une certaine Emmanuelle Polack lui annonce qu’un tableau ayant appartenu à son grand-père a été retrouvé lors d’une perquisition à Munich. Plus précisément, une œuvre spoliée, comme on le dit des biens volés aux juifs par les forces d’occupation et les collabos pendant la Seconde Guerre mondiale. – Il est à vous désormais. »

Voir sur Vanity Fair