Emmanuelle Polack, la réparatrice
PORTRAIT – Spécialiste du marché de l’art sous l’Occupation, elle vient d’être missionnée par le Louvre pour vérifier la provenance des achats effectués par le musée entre 1933 et 1945.
Elle court, elle court Emmanuelle Polack. 55 ans, cartable sempiternellement pendu au bout du bras, l’historienne de l’art vient de faire son entrée au Louvre, afin de passer au crible tous les achats effectués par le musée entre 1933 et 1945 – avec l’idée d’en retracer l’historique et de repérer d’éventuelles provenances douteuses.
La tâche, dantesque, pourrait s’avérer une boîte de Pandore pour le Louvre. Lequel a pourtant décidé de prendre les choses à bras-le-corps. «Il n’y a jamais de risques à regarder la vérité en face», affirme Jean-Luc Martinez, son président-directeur. Emmanuelle Polack, spécialiste du marché de l’art sous l’Occupation, auquel elle a consacré un livre et une exposition au Mémorial de la Shoah, à Paris, devrait faire avancer les choses. Elle qui a la réputation de ne jamais rien lâcher promet de faire les choses en douceur – elle sait que les conservateurs de musées, au sens large, ont été très longtemps rétifs à restituer des œuvres spoliées sous l’Occupation.
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