Emmanuelle Polack, engagée dans la recherche des œuvres d’art spoliées aux familles juives sous l’Occupation : « la restitution, c’est une réparation »

Spécialisée dans la recherche et la restitution des œuvres d’art spoliées pendant l’Occupation, Emmanuelle Polack sera à Bourges, ce jeudi 13 octobre, pour mettre en lumière l’engagement de Rose Valland pour identifier puis restituer ces œuvres après la guerre.
Le 25 janvier dernier, au moment où les députés examinaient le projet de loi visant la restitution de quinze œuvres d’art aux ayants droit de familles juives spoliées, elle était dans l’Hémicycle. À l’issue du vote, c’est vers les familles, vers les chercheurs ayant travaillé pour que ces œuvres reviennent à la famille qui en était propriétaire avant la guerre, vers elle, que les parlementaires se sont tournés. Pour saluer un travail titanesque, conduit pour tenter de réparer les mémoires.
Docteure en histoire de l’art, spécialiste du marché de l’art sous l’Occupation, Emmanuelle Polack a fait des restitutions d’œuvres d’art spoliées entre 1933 – date de l’instauration des lois anti-juives en Allemagne – et 1945 son combat. Un combat moral, aux résonances personnelles, qu’elle a mené en accompagnant des familles dans ces procédures longues et à l’issue incertaine, et qu’elle porte depuis 2020 au Louvre, qui l’a chargée de faire la lumière sur les collections acquises pendant cette période. Elle viendra évoquer ce jeudi à Bourges une femme animée d’un sens de la justice et d’un courage exceptionnels, à laquelle elle a consacré une exposition et dont elle a publié les carnets : Rose Valland. Attachée de conservation au musée du Jeu de paume, où transitaient les œuvres confisquées par les nazis, Rose Valland a discrètement et méticuleusement dressé leur liste pour pouvoir un jour les restituer aux familles spoliées, travail qu’elle a pu mener au sortir de la guerre.
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