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Emmanuelle Polack

L’héritage Gurlitt face à son histoire

Posted in Histoire du Patrimoine

Le Musée des Beaux-Arts de Berne a annoncé qu’il acceptait l’héritage du collectionneur d’art allemand Cornelius Gurlitt, un trésor de plus de 1.500 œuvres dont certaines, volées à des juifs par les nazis, seront restituées aux ayants droit.

Invitée de France Inter le 28 novembre 2014, Emmanuelle Polack, membre  du groupe de travail sur les provenances d’œuvres récupérées après la seconde guerre mondiale en parle avec Cyril Sauvageot.

 

Ecoutez l’émission

 

gurlitt

http://www.franceinter.fr/emission-un-jour-dans-le-monde-l-heritage-gurlitt-face-a-son-histoire

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Un Matisse volé par les nazis rendu aux héritiers

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Article écrit par Philippe Dagen – Publié le 22 mars 2014

http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/03/22/un-matisse-vole-par-les-nazis-rendu-aux-heritiers_4387660_3246.html

Un musée norvégien, le Henie Onstad Kunstsenter (HOK), a annoncé, vendredi 21 mars, une décision rare : il restitue sans conditions aux héritières du galeriste parisien Paul Rosenberg un tableau d’Henri Matisse, Profil bleu devant la cheminée, aussi nommé Robe bleue devant un fauteuil ocre.

Ainsi s’achève une histoire de spoliation révélée en 2013 (Le Monde du 3 mai 2013) et devenue emblématique, si bien que la décision du HOK pèsera dans des cas similaires non résolus.

L’affaire commence en avril 1941. Des agents de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR), organisme chargé du pillage des collections juives, se rendent à Libourne (Gironde). Une dénonciation leur a appris que le coffre d’une banque locale contient les toiles que Paul Rosenberg a cru mettre à l’abri avant de fuir avec sa famille en juin 1940.

Profil-bleu-devant-la-cheminee

Profil bleu s’y trouve, avec dix-sept autres Matisse, des Picasso, des Braque, des Masson – 162 œuvres en tout. Transporté au Jeu de paume, siège de l’ERR à Paris, il est enregistré le 5 septembre 1941 par Helga Eggemann et Anne-Marie Tomförde, deux employées, et photographié recto et verso.

Il est ensuite pris dans le trafic fructueux que l’ERR entretient avec des marchands « aryens », allemands et français. Le 10 mars 1942, d’après sa fiche, il est cédé à l’un d’eux, l’Allemand Gustav Rochlitz, qui le revend au Français Paul Pétridès. Aucun d’eux ne peut avoir de doute sur l’origine frauduleuse de la toile, qui porte au dos les lettres PR, pour Paul Rosenberg.

A une date inconnue, Paul Pétridès revend le Matisse à un de ses confrères parisiens, Henri Bénézit, lui aussi connu pour son implication dans ce trafic. Un peu plus tard, Henri Bénézit le cède au collectionneur norvégien Niels Onstad. Celui-ci se doute-t-il alors de l’origine du tableau ? Rien ne permet de répondre.

JOYAU DE LA FONDATION ONSTAD

En 1956, Niels Onstad épouse la richissime Sonja Henie, championne de patinage puis actrice. En 1961, le couple décide de faire de sa collection une fondation à leurs deux noms, ouverte en 1968. Profil bleu en est l’un des joyaux. Jusqu’en 2012, nul ne s’interroge sur le passé de la toile, parmi les conservateurs du HKO. Ils acceptent donc de la prêter au Centre Pompidou pour l’exposition « Henri Matisse, paires et séries ». C’est alors que les enquêteurs de l’Art Lost Register (ALR) la repèrent. Leurs recherches et celles de la spécialiste française Emmanuelle Polack reconstituent bientôt toute l’histoire.

Commencent alors les contacts entre le HKO et les avocats des héritières Rosenberg – Elaine Rosenberg et ses filles, à New York, et Anne Sinclair, en France. Après avoir tenté dans un premier temps de conserver l’œuvre en mettant en doute les conclusions des experts, le musée, se voyant confondu, inverse sa stratégie. Il se glorifie donc aujourd’hui de respecter le droit international et annonce même vouloir réexaminer l’origine d’autres œuvres en sa possession. Sage précaution : Niels Onstad avait acheté chez Bénézit un deuxième Matisse, un Bonnard et un Picasso.

Lire aussi l’article Tribulations d’un Matisse

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Monument woman

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Rose Valland, symbole de la résistance culturelle

Article écrit par Éloïse Oisel – publié le 19 mars 2014    

http://www.jolpress.com/monuments-men-woman-rose-valland-resistance-culturelle-article-825020.html

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Rose Valland décide de consigner dans les moindres détails toutes les informations sur les œuvres se trouvant au musée du jeu de paume, plateforme des œuvres volées par les nazis. Au risque de sa propre vie et par amour de l’Art, elle note les informations dont elle dispose à propos de chaque œuvre afin de renseigner la Résistance et sauver le patrimoine culturel.

Le 12 mars dernier sortait sur grands écrans le film Monuments Men, réalisé par George Clooney. Inspiré de faits réels ayant eu lieu durant la Seconde Guerre mondiale, le film relate le combat d’hommes, mais aussi de femmes ayant effectué d’immenses sacrifices et pris de très grands risques dans l’unique but de préserver le patrimoine culturel qui était alors dérobé par les nazis.

Parmi eux, Rose Valland

En 2011, le document « Les Carnets de Rose Valland. Le pillage des collections privées d’œuvres d’art en France durant la Seconde Guerre mondiale » d’Emmanuelle Polack et Philippe Dagen publie pour la première fois des notes de Rose Valland, ayant énormément servi dans la réalisation du film de George Clooney, mais qui sont également un apport historique considérable.

Interprétée par Cate Blanchett à l’écran, elle incarne l’un des plus forts symboles de cette résistance artistique. Rose Valland, de son vrai nom Rosa Antonia Valland, était employée au musée du Jeu de Paume à Paris durant la Seconde Guerre mondiale. C’est au musée du Jeu de Paume que durant les quatre années de l’Occupation seront stockées des œuvres d’art volées par les Allemands. Une organisation du parti nazi, sous l’autorité personnelle d’Adolf Hitler pillant galleries et particuliers dans l’unique but de récupérer des œuvres.

Rose Valland est alors l’unique témoin français de ces confiscations, attachée de conservation au musée, elle assiste à toutes les transactions, présente alors que Hitler vient parfois en personne sélectionner des peintures pour sa propre collection.

CarnetsValland

Sauver l’art au péril de sa vie

Commence alors un travail de longue haleine et particulièrement risqué ; Rose Valland décide de consigner dans les moindres détails toutes les informations sur les œuvres se trouvant au musée du jeu de paume, leurs provenance, leurs auteurs mais aussi leurs destinations.

Une mission extrêmement délicate qu’elle mène au péril de sa propre vie, uniquement dans le but de « sauver un peu de la beauté du monde » selon ses propres termes.

Ce travail titanesque ne sera pas vain, car il permettra de sauver bon nombre de ces œuvres, en signalant par exemple leur présence aux autres résistants, pour les préserver du mieux possible d’éventuels bombardements, permettant parfois de les restituer à leurs propriétaires une fois la guerre terminée.

Une femme d’exception qui a su rester humble

En 1952, Rose Valland deviendra conservatrice des musées nationaux. Décorée de la Légion d’honneur, médaillée de la Résistance et de la Liberté, Offficier de l’Ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne, elle n’a cependant jamais revendiqué son statut d’héroïne plus que de raison. De nature humble, elle a préféré vivre le restant de ses jours loin de toute agitation médiatique.

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Rose Valland, l’espionne qui a permis de retrouver les œuvres d’art volées par les nazis

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Article Le figaro Madame.fr d’Assma Maad – 12 mars 2014

 http://madame.lefigaro.fr/celebrites/action-qui-permettra-retour-de-60-000-objets-120314-844672

Conservatrice au Jeu de Paume durant l’Occupation, cette résistante française a aidé à la restitution d’œuvres d’arts volées par les nazis. Son histoire est portée sur le grand écran par George Clooney dans Monuments men, en salles ce mercredi. 

Injuste est l’Histoire qui, parfois, oublie ses plus grandes héroïnes. Reste encore le cinéma qui, pour le meilleur ou pour le pire, retrace le destin de celles qui ont œuvré pour le bien de l’humanité. Dans le film Monuments Men qui sort au cinéma ce mercredi George Clooney relate l’histoire d’un groupe d’alliés missionnés pour  récupérer les œuvres d’arts dérobées par les nazis. Parmi le casting, trois étoiles qui réunit Matt Damon, Bill Murray et Jean Dujardin…la seule présence féminine est assurée par Cate Blanchett.
Fraichement oscarisée, l’actrice australienne campe le personnage de Rose Valland, attachée de conservation au musée de Jeu de Paume durant l’Occupation. Cette femme de l’ombre a permis de retrouver les œuvres d’arts dérobées aux familles juives.

Chargée de la sécurité des collections dès 1938
Originaire de l’Isère, Rose Valland est âgée de 36 ans lorsqu’elle devient bénévole  à la section des Écoles Etrangères contemporaines du Musée du Jeu de Paume. Historienne de l’art, elle seconde le conservateur André Dezzarrois dès 1932. « Situé à l’avant-garde de l’art moderne, l’annexe multiplie alors les expositions et sa politique d’acquisition lui fait gagner au cours de cette décennie une notoriété certaine », indique l’historienne Emmanuelle Polack, auteure de plusieurs biographies consacrées à la résistante. La maladie frappant son mentor en 1938, la jeune femme se voit confier la sécurité des collections et le bon fonctionnement des musées.

Rose Valland

Une action qui permettra le retour de 60 000 objets

Au déclenchement de la guerre, Rose Valland se retrouve sous les ordres du régime nazi. Le début de sa résistance. Elle adhère « aux mesures de défense passive et aux ordres d’évacuation des collections du musée du Jeu de Paume », explique Emmanuelle Polak. « Les pièces les plus précieuses de l’exposition permanente, soit un ensemble de 283 peintures parmi les plus significatives de l’École de Paris (Marc Chagall, Juan Gris, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, Kees Van Dongen, etc.) sont rangées dans une vingtaine de caisses, placées dans un premier temps au château de Chambord », souligne l’historienne.

Lorsque Paris tombe sous le joug allemand en 1940, le musée est pris en main par le théoricien nazi, Alfred Rosenberg. Il est chargé par Berlin de transporter en Allemagne les objets d’arts dérobés par l’unité spéciale « Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg ». C’est le début d’un pillage systématique des biens juifs. Une spoliation généralisée dont les tableaux et sculptures devaient figurer dans le « Fuhrermuseum », un projet de musée allemand gigantesque imaginé par Adolf Hitler.

En Allemagne jusque 1953

Pillage des galeries d’art, des commerces d’antiquités, des collections personnelles de juifs fortunés…le Jeu de Paume est devenu pendant quatre années, un lieu de dépôt. Sans l’ombre d’un soupçon et au péril de sa vie, Rose Valland, passa quatre années à lister secrètement les œuvres confisquées par l’unité de Rosenberg. Une précieuse mine d’informations qui permit aux alliés de retrouver ces toiles après la guerre.

Au lendemain de l’armistice, Rose Valland se rendra en Allemagne pour aider à l’identification et rapatriement des biens français volés. « Son action d’agent de liaison au sein de la Commission de Récupération Artistique (CRA) conjuguée à celle des Alliés permettra le retour d’environ 60 000 objets sur environ 100 000 transférées en Allemagne et en Autriche, précise Emmanuelle Polack.

De retour en France en 1953, elle deviendra conservatrice des Musées nationaux et publiera son récit dans l’ouvrage Le Front de l’Art en 1961. Trente-quatre années après son décès à l’âge de 82 ans, Hollywood salue aujourd’hui l’action héroïque d’une grande résistante française.

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Les restitutions d’oeuvres spoliées au coeur de l’actualité

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Extrait de l’article d’Eric Chaverou – du 12 mars 2014 :

http://www.franceculture.fr/2014-03-11-les-restitutions-d-oeuvres-spoliees-au-coeur-de-l-actualite

Le ministère de la Culture a remis hier trois œuvres aux ayants droit de victimes des nazis et affirmé une politique « proactive ». Et aujourd’hui sort un film de Georges Clooney inspiré de l’histoire de ceux qui se sont battus en 1944 pour récupérer les œuvres volées par le IIIe Reich. Deux rendez-vous pour une question que le grand public ne connaît pas forcément, ou oublie.

Trois toiles et trois destins pour une grande émotion en un même lieu, près de 70 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Trois tableaux pour jusqu’ici un seul sigle : MNR. Ces trois lettres, pour « Musées Nationaux Récupération », servent à identifier environ deux mille œuvres amassées ou pillées par les nazis et qui, pour n’avoir pas retrouvé leurs propriétaires après-guerre, sont en dépôt dans cinquante-sept musées français.

(…)

Quand l’État recherche désormais les ayants droit

Dans la continuité de ses propos de l’an dernier, Aurélie Filippetti a cette fois encore affirmé une politique qui veut aller vers les ayants droit, plutôt que d’attendre qu’ils se manifestent, comme jusqu’à présent. Il y a un an, elle avait en effet déjà ainsi restitué sept toiles (voir notre dossier très complet de l’époque). Quand depuis une vingtaine d’années, l’action de l’État français a permis de restituer quelque 70 œuvres.

(…)

Un effet « Monuments men » ?

Les discours terminés, place aux petits-fours et aux conversations. Et une autre œuvre, liée, revient régulièrement : le film de et avec Georges Clooney qui sort ce mercredi. Voilà peut-être aussi pourquoi tant de journalistes sont venus rue de Valois pour seulement trois toiles, à l’intérêt artistique et financier mineur. Emmanuelle Polack se retrouve ainsi assaillie de questions sur « Monuments men », scénario inspiré de l’histoire d’un groupe d’experts qui a tenté de secourir des œuvres à la fin de la guerre. Cette chercheure associée à l’Institut National de l’Histoire de l’Art regrette la place dérisoire et erronée accordée à Rose Valland, historienne de l’art et résistante ayant tout fait pour préserver un patrimoine menacé : « c’est bien un monuments men ! ». Mais Emmanuelle Polack se console avec l’interprétation de Cate Blanchett, dans un film qui a tout de même selon elle un mérite pédagogique et encourage tous ceux qui travaillent difficilement, souvent seuls, à « recoller les morceaux » :

ÉCOUTER : http://www.franceculture.fr/player/embed-share?content=4813168

Emmanuelle Polack, qui prépare en complément du dispositif actuel un « pôle provenance », au service du grand public, composé de chercheurs et de spécialistes. Quand en Allemagne, par exemple, les groupes de provenance sont plus nombreux :

ÉCOUTER : http://www.franceculture.fr/player/embed-share?content=4813040

 

 

 

 

 

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Emmanuelle Polack, historienne sur les traces d’un Matisse

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Réécouter l’émission du 5 mars 2014 :

http://www.lemouv.fr/tag-emmanuelle-polack

Matisse

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